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lundi 22 septembre 2008

Lundi 22/09/08 - Trois petits tours...



Trois petits tours - Thomas Fersen

Quand on a appris que Thomas Fersen confiait la réalisation de son septième album à Fred Fortin, on a imaginé un choc des cultures.

À cause du passé punk de Fersen, le mariage avec Fortin, capable d'un rock sauvagement électrique, produirait-il des étincelles? L'espiègle Thomas allait-il retrouver l'énergie plus crue de son disque Pièce montée des grands jours?

En fait, Fersen est demeuré fidèle à lui-même et Fortin démontre sa capacité de se mettre au service de l'univers d'un autre.

Fred et cie

Le chanteur français a fait toute confiance et a donné carte blanche au polyinstrumentiste originaire de Saint-Prime. Ce dernier s'est entouré d'une bande de musiciens doués (Olivier Langevin, Dan Thouin, François Lafontaine et Julien Sagot) qui se croisent au sein de Galaxie et de Karkwa. Or, ces poids lourds ont circulé avec délicatesse dans le magasin de porcelaine de Fersen. Si bien que personne ne devinera que Fred et compagnie sait faire grincer les notes.

L'amour du ukulélé, cette « guitare porte-clé », dont il a fait l'éloge sur son CD précédent (Best of poche) y est encore exprimé et c'est avec cet instrument que s'ouvrent Trois petits tours. Messire Fortin y a ajouté du banjo, de la fanfare et des sonorités créées de toutes pièces pour l'occasion, sans dénaturer le monde de son nouvel ami. Thomas Fersen en sort intact, presque trop.



Un éternel intemporel

En 1993, à l'âge de 30 ans, Fersen est arrivé comme un vent de fraîcheur avec Le bal des oiseaux, sur fond de photos de Doisneau. À la fois dans le passé et dans le présent. Depuis, il a confié l'iconographie à Jean-Baptiste Mondino qui l'habille cette fois d'une robe d'une autre époque, sous un veston noir et un chapeau haut de forme, une valise à la main.

Cette valise, qui s'appelle Germaine, est la vedette de ce disque. Elle revient à plus d'une reprise dans les 11 titres, dont la majorité n'est baptisée que d'un mot (Chocolat, Concombre, Formol). Thomas Fersen continue ainsi d'ajouter des objets (Gratte-dos, Punaise, La malle) à son petit musée déjà rempli d'animaux (Les mouches). Son habileté à les personnifier ne se dément pas.

Choc absorbé

Le choc des cultures entre le Français, lunaire et délicatement déjanté, et le Québécois, homme des bois et drummer intraitable, n'a pas eu lieu. Thomas Fersen fait ses Trois petits tours dans sa bulle intemporelle, un univers unique qu'il a développé et qui lui est propre. Sans surprise maintenant, ses chansons familières s'écoutent toujours bien.

De son côté, Joseph Antoine Frédéric Fortin se révèle un musicien polyvalent et sensible. Ceux qui le suivent de près le savaient déjà, mais comme cela se passe désormais sur la scène internationale, les initiés pourraient voir leur cercle s'élargir.

François Blain

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